La salade de papaye verte, un plat emblématique du Nord-Est thaïlandais
Le Som Tam – qu’on peut traduire littéralement par « broyer acide » – est l’un des plats les plus représentatifs de l’Isan, la région nord-est de la Thaïlande. On le trouve pourtant partout, des marchés de Bangkok aux petits restaurants de bord de route, servi avec du riz gluant et souvent accompagné de viandes grillées ou de poissons fermentés.
Ce plat, à la fois croquant, acidulé, salé, sucré et épicé, résume à lui seul toute la richesse gustative de la cuisine thaïe.
Un peu d’histoire
Le Som Tam trouve ses racines au Laos, où il s’appelle Tam Mak Houng. Il a voyagé avec les populations migrantes vers l’Isan, puis conquis tout le pays. Les ingrédients, simples à la base, ont évolué selon les régions, donnant naissance à plusieurs variantes.
Les grandes variantes du Som Tam
- Som Tam Thai (ส้มตำไทย) : version la plus populaire, adoucie pour convenir à tous les palais. Pas de crabe fermenté ni de sauce de poisson trop forte, mais des cacahuètes, des tomates cerises, et parfois des crevettes séchées.
- Som Tam Poo (ส้มตำปู) : avec des petits crabes fermentés (poo kem), très prisé dans l’Isan.
- Som Tam Lao (ส้มตำลาว) : plus rustique, très épicé, souvent sans cacahuètes ni sucre, avec du padek (pâte de poisson fermentée).
- Som Tam Pla Ra (ส้มตำปลาร้า) : encore plus authentique, avec du poisson fermenté « pla ra » (ปลาร้า), typique de l’Isan et du Laos. Son goût est fort, salé, umami, réservé aux amateurs avertis de fermentation intense !
- Et des variantes créatives : Som Tam aux carottes, au concombre, à la mangue verte, ou même aux fruits de mer.
Les ingrédients de base
- Papaye verte râpée (croquante et non mûre)
- Tomates cerises
- Ail et piments (souvent pilés dans un mortier)
- Jus de citron vert
- Sauce de poisson ou sauce soja
- Sucre de palme
- Cacahuètes grillées
- Crevettes séchées (facultatif)
- Haricots longs coupés
- Carottes (parfois ajoutées pour la couleur)
Comment se mange le Som Tam ?
Traditionnellement servi dans une assiette ou un bol en métal, le Som Tam est rarement consommé seul. Il s’accompagne presque toujours de :
- Khao Niao (ข้าวเหนียว) – riz gluant
- Kai Yang (ไก่ย่าง) – poulet grillé
- Lap ou Nam Tok – salades de viande hachée
- Quelques feuilles de chou cru ou de basilic thaï en garniture
Il se mange avec les doigts ou à la cuillère, souvent dans une ambiance conviviale.
🧑🍳 Recette rapide de Som Tam Thai (2 personnes)
Ingrédients :
- 1/2 papaye verte râpée
- 1 gousse d’ail
- 1 à 3 piments oiseaux (selon goût)
- 6 tomates cerises coupées
- 10g de crevettes séchées (optionnel)
- 2 c. à soupe de cacahuètes grillées
- 1 c. à soupe de sucre de palme
- 2 c. à soupe de jus de citron vert
- 1 à 2 c. à soupe de sauce de poisson (ou sauce soja)
- Quelques haricots longs coupés en tronçons
Préparation :
- Dans un mortier, piler l’ail et les piments.
- Ajouter les crevettes séchées, le sucre, la sauce de poisson et le jus de citron. Mélanger.
- Incorporer haricots, tomates, papaye. Écraser légèrement pour que les saveurs pénètrent.
- Ajouter les cacahuètes en dernier. Mélanger une dernière fois.
💡 Astuce Sabaï : pour une papaye parfaite, râper à la main en fines lanières avec un couteau ou un râpe-papaye thaï (très bon marché en Thaïlande).
💸 Prix moyen constaté en Thaïlande
Le Som Tam est un classique ultra populaire, surtout dans le Nord-Est. Voici une estimation des prix généralement pratiqués :
- En street food / marchés : entre 30 et 50 bahts (env 0€80 / 1€35)
- Dans les petits restaurants : entre 60 et 90 bahts (env 1€60 / 2€40)
*Prix indicatifs relevés sur place – ils peuvent varier selon les régions, la taille des portions, ou les options choisies.*
🌶️ Anecdote
En Thaïlande, on dit souvent qu’on peut connaître une personne par son niveau de piment dans le Som Tam. Une cuillère, deux cuillères, cinq piments ? C’est presque une échelle de personnalité 😄 Et attention, même les mamies de l’Isan peuvent manger des Som Tam à 10 piments sans sourciller !